UFC-Que Choisir dénonce les pratiques bancaires dans la renégociation de prêts immobiliers

Les emprunteurs souhaitant renégocier leur prêt immobilier ne profitent pas suffisamment de la baisse des taux d’intérêt du fait de la mauvaise volonté des banques, estime l’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir.

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UFC-Que Choisir dénonce les pratiques bancaires dans la renégociation de prêts immobiliers

"Alors que les taux d’intérêt ont entamé depuis le premier trimestre 2017 unelégère remontée après le plancher enregistré en décembre 2016, les consommateurs peuvent toujours réaliser de substantielles économies en renégociant leur crédit immobilier", constate une étude de l’UFC parue mercredi.

Toutefois, l’association dénonce "les nombreux pièges desbanques pour limiter les renégociations, aux premiers rangs desquels figurent les comportements dilatoires, la gestion calamiteuse des dossiers ainsi que l’inflation galopante des tarifs".

Depuis 2010, l’association a été saisie de 2.700 litiges en lien avec le crédit immobilier, dontprès d’un tiers porte plus spécifiquement sur la question des renégociations, détaille l’étude, qui a passé au crible 493 de ces litiges provenant à la fois d’un appel à témoignage et d’un échantillon aléatoire prélevé sur les dossiers traités par les antennes locales de l’UFC-Que Choisir.

A l’issue de cette enquête, il ressort que près de la moitié des litiges portent sur les conditions de rachat de crédit par une autre banque, près d’un tiers sur des réaménagements de contrats au sein de la même banque et un quart sur le montant des frais imposés au clients pour les renégociations.

"Bien conscients que le temps joue en leur faveur, puisque la renégociation est d’autant plus rentable (pour les clients, ndlr) qu’elle est effectuée rapidement, les établissements bancaires cherchent tout d’abord à gagner du temps", notamment en tardantà envoyer certains documents ou une réponse aux clients, pointe l’étude.

Autre motif de grief, la gestion "parfois calamiteuse" de certains dossiers par les banques, ajoute UFC-Que Choisir, affirmant que de "nombreux consommateurs doivent s’acquitter de sommes non prévues ou non expliquées" ou encore d’indemnités indues en cas de renégociation pour cause de mobilité professionnelle ou de perte d’emploi.

L’association met par ailleurs en cause "l’inflation galopante des frais" annexes imposés aux clients par les banques, avec notamment une hausse de 18% entre 2012et 2017 du coût des avenants.

"Il apparaît impératif que les attitudes des établissements bancaires changent dans le but de permettre aux consommateurs d’obtenir des gains de pouvoir d’achat en faisant jouer la concurrence", écrit l’UFC-Que choisir, qui appelle les autorités de la concurrence et de supervision à davantage de contrôles pour s’assurer que les banques respectent leurs obligations contractuelles.

Elle demande par ailleurs au ministère de l’Economie d’encadrer plus strictement les renégociations pour favoriser la transparence et stimuler la concurrence.

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