A Nice, la vente d’un Ehpad renommé à Orpea provoque des remous

La vente imminente au groupe Orpea d’une maison de retraite médicalisée pionnière dans les soins aux malades d’Alzheimer provoque des remous à Nice, des familles dénonçant jeudi la financiarisation de la vieillesse jusqu’à l’évéché, qui déplore de voir l’Ordre de Malte abandonner cet Ehpad.

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A Nice, la vente d’un Ehpad renommé à Orpea provoque des remous

"C’est un de nos joyaux et on n’est pas heureux de le vendre", s’est défendu auprès de l’AFP le directeur général de l’Ordre de Malte France, François Gautier, justifiant la vente de la Villa Hélios St-Jean par des travaux impossibles à financer. Les autorités de tutelle ont troismois pour se prononcer.

Regroupées en association, des familles liées à cet Ehpad de 89 pensionnaires ont saisi le tribunal ecclésiastique de Marseille et réclament un audit. "C’est le cri des familles !", s’est exclamé au cours d’une conférence de presse Marie-Claire Solari, en tendant un courrier de soutien de l’évêque de Nice, Mgr Marceau.

"Tout s’est fait en douce ! Ils nous disent que compte tenu des déficits, ils vont vendre mais ils ont laissé coulé la maison", s’insurge Jean-Pierre Speidel, accusant l’Ordre de Malte d’être motivé par la plus-value. L’Ordre de Malte louait le batiment aux soeurs de l’Immaculée Conception de Lourdes avant de l’acheter en 2015.

Obligé de placer son épouse malade, M. Speidel avait choisi la Villa Hélios, pas pour la vue sur mer ou la fière allure de cette bâtisse Belle Epoque mais parce que l’établissement était catholique, à but non lucratif et spécialisé dans l’Alzheimer depuis 1999.

Il paye environ 3.000 euros par mois et se sent aujourd’hui trahi. "On nous met entre les mains de financiers cotés en bourse !", s’étrangle-t-il.

Alarmées par de récents reportages très critiques à l’égard d’Orpea, les familles s’inquiètent du devenir du personnel et des résidents et du risque que ces derniers ne soient contraints de déménager ailleurs.

"L’Ordre de Malte est un ordre financier !", s’énerve Marie Prigent, "choquée par la financiarisation de la vieillesse" dont le cas de Villa Hélios est emblématique selon elle. On peut désormais investir son argent dans un Ehpad, y acheter une chambre comme d’autres achètent un studio à louer : "Orpea garantit un retour sur investissement de 4 à 6% ! L’Etat devrait légiférer pour que l’associatif ne disparaisse pas", plaide-t-elle.

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